Démarche artistique
Au début des années 1980, j’ai réalisé Nudes, une série de 20 nus photographiques faisant 22 x 30,5 cm (9 x 12 pouces) ; par la suite, j’ai fait un nouveau tirage de 10 d’entre elles dans un format plus grand de 51 x 61 cm (20 x 24 pouces).
Ces photographies sont faites à partir d’un négatif en papier, une méthode développée dans les années 1830 qui ressemble à la photographie en noir et blanc qu’elle précède ; plutôt que d’utiliser de la pellicule, j’ai inséré une feuille de papier photographique dans l’appareil photo puis je l’ai exposée. Au lieu d’employer les anciens négatifs en papier de grand format, qui auraient entraîné une très légère dégradation de l’image, j’ai choisi un format moyen de négatifs en papier de 10 x 12,5 cm (4 x 5 pouces) dont les épreuves furent agrandies à 22 x 30,5 cm (9 x 12 pouces), à partir desquelles ont été produites les 10 épreuves de 51 x 61 cm (20 x 24 pouces).
Agrandie, la fibre du négatif en papier (qui se compose de poils, de pores, de rides…) est magnifiée de manière significative, ce qui donne une surface semblable à l’épiderme. Les négatifs en papier, moins sensibles à la lumière que la pellicule conventionnelle, exigeaient des temps d’exposition plus longs, allant de 30 secondes à 5 minutes, ce qui révélait habituellement certains mouvements chez les sujets (ne serait-ce que leur respiration). Les parties du corps restées immobiles (et, donc, bien définies) affichaient une aura de solidité et de poids différente de la qualité incorporelle et éphémère suggérée par le flou des mouvements du sujet.
Nudes tentait d’introduire une technique victorienne de production d’images dans une pratique photographique du 20e siècle. Si la qualité superficielle de l’épreuve soutient la sensualité du nu, elle accentue également la planéité de la photographie, décourageant le regard d’entrer dans la photographie et forçant l’image à demeurer bidimensionnelle. Le recadrage tronqué des corps compense l’allure intrinsèquement romantique de l’épreuve tirée du négatif en papier et la situe dans un contexte plus contemporain. L’appareil photo n’est pas à l’habituelle distance polie de ses sujets, et la zone tampon entre spectateur et sujet s’en trouve réduite. Enfin, je me suis moi-même photographié, faisant passer mon rôle de regardeur à regardé.
Nudes : Diffusion
Expositions individuelles ou duos :
1985 Latitude 53 Gallery, Edmonton
Expositions collectives :
1988 Sans titre, Galerie Dazibao, Montréal
Nudes : Images reproduites
2004 NAKED, ed. Lars Oscenda, Feierabend Verlag Publishers, Berlin, p. 228 & 229.
Nudes : Détails sur l’exposition
Les 20 épreuves argentiques en noir et blanc, neutres et entourées de chaque côté par un passe-partout blanc mat d’au moins 15 cm (6 pouces) of plain white mat, sont présentées dans des cadres noirs austères.
Nudes : Pour s’informer
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